La CAF, ETE et cash flows quelles différences ? (2024)

Il existe de nombreux indicateurs qui nous renvoient à la notion de la liquidité sur laquelle l’entreprise dispose d’un contrôle, cependant, plusieurs nuances sont répandues tant dans le monde théorique que dans le monde pratique.

En partant du fameux indicateur de la CAF, et puis l’ETE ainsi que la notion du cash-flow, nous allons essayer de déterminer l’indicateur qui nous renseigne sur la liquidité pure de l’entreprise dans une période donnée.

La CAF ou la capacité d’autofinancement, dans la comptabilité marocaine, il est consacré tout un tableau pour cet indicateur, qui est le deuxième tableau de l’ESG (l’Etat des Soldes de Gestion), directement après le tableau de formation du résultat qui aboutit au résultat net de l’entreprise après une décomposition de ce dernier. La dénomination de la CAF, vient du fait qu’il s’agit de la somme dont l’entreprise pourrait réinvestir s’elle le voulait bien sûr, cependant pour savoir est-ce que c’est vraiment le cas, on doit analyser la construction de la CAF, cette dernière se calcule par deux méthodes, celle additive qui part du résultat net, et celle soustractive qui part de l’EBE (Excédent brut d’exploitation).

Prenant celle la plus utilisée, notamment la méthode additive, elle part du résultat net pour arriver à la CAFavec le cheminsuivant:

Résultat net de l’exercice

+ Dotations d’exploitation, financières, non courantes (1)

- Reprises d’exploitation, financières, non courantes (2) (3)

- Produits des cessions d’immobilisations

+ Valeurs nettes d’amortissem*nt des immo. Cédées

= CAF

(1)à l’exclusion des dotations relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie

(2)à l’exclusion des reprises relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie

(3)y compris les reprises sur subventions d’investissem*nt

Ainsi nous pourrons constater que la caf prend en considération les dotations (qui sont des charges non décaissables) et les reprises (qui sont des produits non encaissables) non liées aux éléments durables comme étant des charges décaissables, et des produits encaissables, alors qu’ils ne le sont pas réellement, c’est le premier point qui nous éloigne de notre objectif qui est d’arriver à la liquidité pure sur laquelle l’entreprise dispose un contrôle. Egalement la CAF néglige les Produits des cessions d’immobilisations comme étant des produits encaissés, et ceci est justifié par le fait que ces produits sont de nature non courante.

Cependant, un autre élément qui est implicitement considéré dans le résultat net, nous éloigne aussi de notre objectif, et c’est par rapport aux autres produits et charges d’exploitations, qui sont certes des éléments qui peuvent être reçus et décaissés, mais pas nécessairement des éléments qui sont reçus et décaissés.

Ainsi la CAF ne nous permet qu’arriver à déterminer la somme (encaissable/décaissable) de l’exploitation et du non courant (à titre d’exemple sont pris en compte les amendes fiscales), et non celle réellement encaissée/décaissée.

La différence entre l’encaissable et l’encaissé est simple et elle est la suivante, un élément encaissé c’est un élément dont l’entreprise a déjà encaissé la somme, en revanche un élément encaissable est un élément dont l’entreprise pourrait éventuellement encaisser la somme, même raisonnement pour distinguer entre le décaissé et le décaissable. La différence est donc le résultat du décalage qui éloigne le décaissable/encaissable pour arriver à être décaissé/encaissé.

Afin d’arriver à notre objectif, les spécialistes ont créé tout un autre indicateur qui est l’ETE, l’excèdent de trésorerie d’exploitation, cet indicateur nous permet de détecter la liquidité qui provient de l’exploitation de la société, ainsi il néglige les éléments ayant un caractère non courant. Il prend en considération la différence entre ce qui est encaissable/décaissable et ce qui est encaissé/décaissé, et puisqu’il s’intéresse à la liquidité d’exploitation il part de l’EBE et non du résultat net.

Ainsi on aura:

EBE (excèdent brut d’exploitation)

- Variation du BFRE (besoin en fonds de roulement d’exploitation) qui se compose de:

+variation de stocks

+variation des créances d’exploitation

- variation des dettes d’exploitation

= ETE

La variation du BFRE contient que des éléments encaissables à terme, et décaissables à terme, ces éléments sont pris en compte dans l’EBE (ventes d’exploitation à crédit, et achats d’exploitation à crédit), pour arriver à la liquidité d’exploitation, on doit les annuler.

Ainsi nous pourrons avoir un EBE positive et intéressant mais un ETE négative qui peut compromettre la solvabilité de l’entreprise.

Cependant, ni l’ETE ni la CAF, ne nous permettent d’arriver à la liquidité pure sur laquelle l’entreprise dispose d’un contrôle, ainsi nous proposons la formule suivanteafin d’y arriver:

En partant du résultat net et non de l’EBE et en rajoutant toutes les dotations et en déduisant toutes les reprises, peu importe leur nature (cyclique ou durable), et en rajoutant toutes les valeurs nettes d’amortissem*nt des immobilisations cédées sans déduire les produits des cessions des immobilisations cédées, et en déduisant le BFR (d’exploitation et hors exploitation). Sans oublier la déduction des remboursem*nts des dettes (seule la partie principale) sans prendre la partie intérêt qui est déjà prise en compte dans le résultat net.

Résultat net

+ Dotations d’exploitation, financières, non courantes.

- Reprises d’exploitation, financières, non courantes.

+ Valeurs nettes d’amortissem*nt des immobilisations cédées.

- Variation du BFR (variation de l’actif circulant – variation du passif circulant).

- principal des dettes remboursées.

= la liquidité pure

Le résultat de cette formule, normalement doit nous aboutir aux valeurs inscrites dans le compte bancaire/caisse, de l’entreprise dans la même période, sauf décalage entre date d’opération et date d’enregistrement dans le relevé bancaire.

Dans une approche prévisionnelle, souvent on parle des cash-flows qui représentent la CAF dans un cadre prévisionnel, ou bien des free cash-flows, qui sont plus proches de l’ETE dans un cadre prévisionnel, puisque dans un tel cadre on ne parle pas d’éléments non courants, et donc le résultat net prévisionnel ne contient que des éléments d’exploitation et il représente l’EBE à ce stade-là, sauf que le résultat ici prend en considération l’impôt sur les sociétés.

#Mohamed_HAMOUTNI

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